Nom: D’Hauterive
Prénom: Madeleine (mais elle raconte à tout le monde que son prénom est Maddie)
Age: 18 ans
Nationalité: Française (et britannique par sa mère)
Occupation: Etudiante en psychologie et employée à temps partiel au MacDonald’s (♥)
Race: Humaine

Description du physique:Je suis française. Ca s’entend rien qu’à mon nom de famille, non ? Et pourtant, quand on leur parle de la France, les japonais s’attendent à voir une grande blonde aux yeux bleus. Raté, qu’ils aillent voir ailleurs. Je suis petite, brune, et je porte des lunettes devant mes yeux verts, mes yeux de vipère. Ce qui fait que je me fonds étonnamment bien dans la masse. C’est assez pratique, même si je n’aime pas beaucoup la foule.

En revanche, si j’ai un physique naturellement discret, mon style vestimentaire l’est un peu moins. Pas que je sois gothique, ou punk. Non plus que je m’habille en princesse d’ailleurs. Non, en réalité, j’adore porter des fringues vraiment colorés ; en fait, j’adore me faire remarquer. Et comme je ne peux pas compter sur ma physionomie naturel (et j’ai pas super envie de me teindre les cheveux, voyez-vous), je m’habille n’importe comment. C’est super cool.

Oh, une dernière chose… J’ai beaucoup d’assurance. Ce qui se remarque lorsque je marche dans la rue, par exemple. Contrairement à un tas d’autres gens, je garde la tête haute au lieu de fixer mes pieds. Mes sourcils sont continuellement froncés, comme si j’étais dans une colère perpétuelle. Autant le dire tout de suite, malgré ma petite taille, il parait que ces détails me rendent impressionnante. C’est un peu gênant…




Description du caractère:Colérique et capricieuse. Ce sont les adjectifs qu’utilisent mes parents pour me décrire. Ils disent ça parce que lorsque je veux quelque chose, il me le faut absolument. Pour eux, je ne suis qu’une enfant rebelle qui cherche à se démarquer par tous les moyens. Et j’en ai une certaine fierté ! J’aime à penser que je ne suis pas comme les autres, même si malheureusement on nous dit souvent le contraire… Le truc, c’est que je ne veux pas vivre aux dépends de quelqu’un. Enfin, passons.

En réalité, et il me semble que c’est une chose importante à préciser, je souffre d’une légère ochlophobie. Comment dire… Ce n’est pas comme si je l’étais totalement, mais disons que je suis vraiment très mal à l’aise lorsque je me trouve en compagnie d’autres personnes. Et une foule, alors là, n’en parlons pas. Rien que le fait de me trouver seule au milieu de tous les échantillons de population possible me donne des suées. Qu’ils soient des enfants, retraités, étudiants, salarymen, je les tolère difficilement.

J’ai également du mal avec le contact. Il y a certaines personnes que je supporte (mon frère jumeau, par exemple, est très tactile, et comme je l’adore, je ne peux rien lui refuser), mais j’évite dès que je le peux. Certaines personnes aiment que l’on exprime notre joie par un baiser, une accolade… Je n’aime pas ça. Mais n’allez pas croire que je suis une personne fondamentalement mauvaise ! Peut-être qu’un jour, je m’entendrais bien avec quelques personnes autres que mon frère. Ca me changerait.

Mes camarades de classe pensent que je suis une personne froide et distante. Oh, ils n’ont pas besoin de le dire, cela se voit à leur attitude. Ils se refusent à m’aborder. Sans doute à cause de mes yeux qui lancent si souvent des éclairs dès qu’on m’adresse la parole ? Si j’allais voir un psy, c’est certain qu’il dirait « tout ça n’est qu’une manière de se protéger ». Ou alors peut-être s’agit-il d’une forme de timidité. Pff.

Ah, un dernier détail : je ne suis pas du matin. Mais vraiment pas !

Le dix-neuf septembre 1995 fut pour mes parents un jour à la fois heureux, et triste dans le même temps. Ce jour fut heureux car ce fut celui où mon frère vint au monde. Hélas, pour mes parents, il n’arriva pas seul. J’étais là. Oh, bien sûr, au début, eux aussi m’accueillirent avec joie. Et ensuite, et bien, j’ai grandi.

Je me suis toujours merveilleusement bien entendue avec mon frère. Nous jouions à des jeux stupides (« attention, le sol c’est les crocodiles, il faut pas marcher dessuuuus ! »), et faisions le bazar dans toute la maison. Les domestiques devaient tout ranger après. Oh, ai-je omis de signaler que nous appartenons à une famille plutôt aisée ? C’est là qu’est l’os. J’aurais préféré me retrouver dans une famille normale. Dès le début, nos parents nous ont envoyés dans des établissements scolaires prestigieux, où la compétitivité était cultivée chez les enfants dès le plus jeune âge. J’avais ça en horreur. Tellement que j’ai arrêté de travailler. Mon frère, lui, y est resté, tandis que mes parents m’ont fait transférer dans une école publique. Et j’y étais bien plus à mon aise.

Mes parents avaient honte de moi et n’avaient d’yeux que pour mon frère. Pourtant, nous nous adorions tous deux énormément. Le fait était qu’il était taillé pour son rôle d’héritier, et je ne l’étais pas. Je n’étais encore qu’une petite fille.

J’ai poursuivi ma scolarité, de plus en plus désireuse de me détacher de cette famille étrange où l’argent était presque considéré comme un membre de la fratrie. Chez moi, je hurlais, tapais du pied, me fâchais jusqu’à ce qu’on m’ordonne de m’enfermer dans ma chambre. Là, je discutais avec mon frère à travers le mur qui séparait nos chambres. Lui faisait ses devoirs, en gentil petit toutou, et moi, et bien j’étais punie. J’attendais impatiemment le jour où mes parents m’expulseraient de la maison.

Une fois entrée au lycée, où j’étudiais en internat, je me suis sentie bien plus libre. Je ne discutais pas vraiment avec mes camarades, ce qui m’a donné le statut de « jeune snob », mais j’étais loin de chez moi, et c’est ce qui m’importait. Je ne rentrais que pour les vacances, et mes parents profitaient de ces périodes pour me faire m’exercer au tir, et me parlaient de politique. Puis je repartais. Mon frère et moi, nous nous éloignions un peu plus chaque jour, mais j’avais la sensation d’être libre. Je me trompais…

Au lycée, nous devions choisir une option obligatoire. J’ai choisi le japonais, allez savoir pourquoi. Mais en tant qu’élève appliquée, je m’améliorais beaucoup. Puis j’ai reçu ce mail venant de mes parents.

« Le japonais ne te servira à rien, prends l’option droit. »

Ce mail m’a presque fait paniquer. Puis j’ai choisi de tout faire pour contrarier mes parents. J’ai poursuivi le japonais. J’avais d’excellentes notes dans toutes les matières, mais je me montrais insolente. La tête qu’ils devaient tirer en voyant mes bulletins et appréciations était mon leitmotiv. D’après mon frère (il lui arrivait de me passer des coups de fil), leur expression était épique. Je voulais les dégoûter de moi, et j’y réussissais plutôt bien.

Puis je suis devenue majeure. J’ai également passé mon bac avec succès. J’ai réuni mes économies et me suis envolée pour le Japon. J’ai atterri à Hoshikami, où je décidais d’étudier, et l’air m’y semblait bien plus pur qu’en France, où j’avais l’impression d’étouffer sous le poids de la société et les attentes de mes parents. C'était un endroit bizarre. J'évitais de côtoyer les autres autant que nécessaire, mais j'entendais tout de même parler de choses étranges. Des étoiles. Je me suis posé la question de savoir si cet endroit abritait un planétarium ou quoique ce soit... Mais il semblerait que la vérité soit ailleurs. Je ne sais pas ce que sont ces étoiles. A vrai dire, les seules étoiles que je connaisse sont celles accrochées dans le ciel, la nuit. Peut-être que ces étoiles d'Hoshikami sont un groupuscule, un mouvement politique ? Mais je m'en fiche, tant que je peux être tranquille. D'ailleurs, un jour, mon frère m’a envoyé un message, pour me dire que Monsieur et Madame d’Hauterive m’avaient coupé les vivres. Tant mieux.

J’allais enfin pouvoir être indépendante. Enfin seule.

Toi maintenant