« se soigner n'est pas une question de médecine. c'est une question de volonté. »
Informations ▬ Nom & Prénom(s) : Eylween Kaleya.
▬ Âge : 17 ans
▬ Date de naissance : 09.07.1997
▬ Orientation Sexuelle : Bisexuelle.
▬ Pouvoir(s) : Y a pas.
▬ Groupe : Humaine.
▬ Autre(s) : Euh... | Physique Kaleya elle est belle. Kaleya elle est blafarde, Kaleya elle semble fatiguée. Kaleya elle danse, Kaleya elle chante, Kaleya elle virevolte elle est gracile et maladroite. Kaleya ce sera la tête haute, le poing sur la table et l'autre en l'air, Kaleya ce sera une voix posée et une démarche assurée. Kaleya elle brille. Un visage rond, une peau pâle et des joues rosies. Des petites fossettes quand elle sourit, et Kaleya elle sourit souvent. Des dents blanches, alignées, merci l'appareil dentaire. Des sourcils noirs, qui bougent qui se froncent qui font rire les mioches quand Kaleya elle veut faire rire. Des cils longs, qui tapent contre ses occasionnelles lunettes de repos qu'elle ne met jamais. Des cils noir de jais, qui encadrent deux yeux brillants. Des yeux bleus, pétillants, pleins de couleurs. Un petit nez fin et des lèvres rougies, jolies. Des cheveux attachés en couettes, qui touchent le sol quand ils sont détachés, des cheveux couleur océan, couleur Tweeter elle s'amuse à dire. Des cheveux lisses, doux, teintés. Des membres fins, des doigts aux ongles vernis de bleu. Kaleya aime le bleu, c'est sa couleur. Kaleya elle s'habille de ce qu'elle trouve, elle aime pas la mode Kaleya, Kaleya dit que le style c'est qu'une histoire d'attitude. Et Kaleya elle a une démarche perdue, une attitude dansante, une attitude de voyou, une attitude de clown, une attitude de voleur.
Et Kaleya elle est malade. Un truc de naissance, une malformation. Un truc aux poumons, un truc qui laisse pas beaucoup de chances. Il lui reste environ une vingtaine d'années. Et une vingtaine d'années c'est largement assez pour lâcher prise, se dévoiler, être soi-même, être elle, être Kaleya. Kaleya, elle rit de son malheur. |
Histoire Je positionne la caméra avec un sourire posé. Je me penche pour l'allumer, mes cheveux frôlant le parquais en encadrant mes joues blafardes. J'entend le 'bip' révélateur qui me signale que l'enregistrement commence. Et je raconte ma vie.
« Je sais même pas par où commencer en fait... En même temps c’est la première fois que je fais ça. Donc vous m’excuserez, si ça part un peu dans tous les sens, ou si je suis trop confuse. Faut dire qu’en ce moment, j’ai eu bien du mal à mettre mes idées au clair quand même, j'ai bien du mal à trouver mes mots.
Enfin voilà je vous dresse le tableau vite fait. »
Je ris maladroitement, et je parle, je parle, je parle encore et toujours, sans m'arrêter. Je ne sais pas pourquoi je fais ça.
« Je suis née dans une famille aisée. J'ai deux frères aînés. Oui je suis la petite dernière de la famille. Jamais l'un de nous a été privilégié par rapport aux autres, on manquait de rien, l'amour nous a jamais manqué, la bouffe non d'ailleurs. On a des origines roumaines à ce qui parait, et puis espagnole aussi, et un peu anglaise, en fait on en sait trop rien. Ma mère ne connait pas ses parents. Mon père lui est anglais. On a toujours vécu à Hoshikami. J'y suis née. Mes frères aussi, mes parents aussi. Nous n'avons jamais déménagé. Mes parents étaient sévères mais ça va. A l'école j'chuis aimable, j'ai des bonnes notes. Je veux être la meilleure. Pour compenser. Pour compenser ce que je suis. »
"Et allez, vous vous dîtes, encore une ado mal dans sa peau qui pense avoir le poids du monde sur ses épaules." Non, je continue. Excusez moi Monsieur mais j'ai un compte à rebours, j'chuis pas stable moi Monsieur, je vivrais pas longtemps Monsieur moi. Je suis malade moi Monsieur. Maladie de naissance. Pourquoi moi Monsieur ? Je sais pas Monsieur. Et je parle, je parle, je parle encore et toujours, sans m'arrêter.
« J'ai pas beaucoup d'amis à l'école. Les autres me prennent en pitié, mais je vois la peur dans leur regard, et ça me fait mal. Après il y a les rares autres qui savent ce que c'est et qui font des efforts pour pas me faire penser à ça. Ce sont eux mes meilleurs amis. Nous sommes sept, nous sommes seuls ensembles. Nous sommes des semi-défaites, des ratés modernes, des idiots, des crétins simplement. Mais on s'adore, tous, on sait qu'on se laissera jamais derrière. »
C'était sorti d'un coup. Je leur devais une petite partie de ma vidéo, je réalisais la chance que j'avais, la chance que j'avais d'encore avoir quelqu'un. J'nous revoyais courir dans les rues, rire en s'engouffrant dans les ruelles, blaguer tout en piétinant le pavé. Rester dehors jusqu'au petit matin, ne pas se préoccuper du lendemain, entendre nos voix lézarder le long des murs, s'élever jusqu'au ciel. Et puis y avait ces soirs où on restait chacun chez soi mais qu'on veillait très tard devant nos écrans d'ordinateur, à ricaner en s'écrivant des trucs, en délirant, en partageant.
« J'ai une vie tranquille, toujours pas de petit ami ou de petite amie, j'aime les deux genres. Après tout on est pas si différends, entre filles et garçons. Y a des beaux y a des moches y a des blonds des blondes, des bruns des brunes, des roux des rousses. On est tous pareils. »
Je ne faisais pas la différence entre les deux. J'ai jamais fait la différence entre les deux. J'aimais pas faire de choix, j'aimais pas la différence.
« L'école primaire c'était passable, c'était les rires moqueurs et les gamins qui hurlaient qu'ils avait attrapé le "Cancer Kaleya" en courant se cacher, me laissant seule au milieu de la cour de la récréation sous l'oeil triste des professeurs. Et puis y avait aussi ces moments de franche camaraderie, où on se souriait en jouant. Le collège c'était bien, c'était le début des conneries, les blagues minables et les délires stupides. C'était les moments de complicités, les réponses hargneuses entre ennemis, le répondant qui s'aiguisait. Le lycée c'est génial. C'est bientôt fini ouais, mais je profite à mort. Au lycée on se découvre, au lycée on déconne et au lycée on sait quels sont nos vrais amis. »
Je n'ai pas vécu longtemps au final, mais aussi j'ai tellement peur de vivre vite. Je veux vivre, ou au moins profiter de mes dernières années, le médecin a dit que j'avais, en gros, jusqu'à mes 30 ans. Okay, 13 ans pour faire n'importe quoi. Je ferais pas attention aux esprits fermés je ferais pas attention aux égocentriques. Je ne veux pas voir les mois passer, je veux juste connaître les nuits fauves, je veux connaître les beaux paysages et les mots d'amour.
« Moi, j'chuis de ceux qui s'font assister, des baltringues, des éclopés, des faibles. Je suis pas de ceux qui savent où ils doivent aller, comment ils seront et comment ils finiront... »
Mes yeux ils se ferment tout seul, et ouais, je suis pas encore clamsée mais j'ai pas dormi depuis longtemps ; la fatigue qui m'assaille ; je succombe. Je m'endors. La caméra reste en marche, filmant mon silence dans les bras de Morphée. Ma mère ouvre doucement la porte. Maman, ma sauveuse, celle qui m'a toujours offert ses bras pour m'y réfugier quand ça allait pas. Maman qui était toujours là. Elle me voit, sourit, éteint la caméra. Me porte m'installe sur le lit.
La nuit est belle. Encore une nuit de plus.
| Mentalité Plus de dignité. Elle s'en fiche. C'est pas sa faute. Celle des autres. Elle le sait. Maturité envolée, disparue, effacée. Mélancolie qui a pris sa place, qui serre son pauvre coeur comme un étau de fer, qui étouffe ses sentiments, qui les tue à petit feu. Kaleya est décalée, morne, triste. Elle cherche pas à avoir l'avis des gens, elle reste perdue dans ses pensées, bien au chaud dans sa tête, pelotonnée sous ses draps, à somnoler pensivement. Excentrique, elle rit aux blagues des inconnus, elle chante à sa fenêtre. Elle lance des mots sur une feuille blanche, elle dessine des trucs et des machins et elle ricane parce qu'ils sont moches. Elle se moque d'elle même parce qu'il y a personne pour le faire. Elle sait pas ce qu'elle fait, elle marche sans but, elle virevolte dans la rue, elle laisse ses cheveux voler autour d'elle. Kaleya elle est fatiguée des gens, elle veut que les gens changent, ah elle hurle le soir la nuit quand y a plus personne dans les ruelles sur les toits. Kaleya elle a la haine, Kaleya elle est douce, Kaleya elle est vulgaire, Kaleya elle a de bonnes manières. Kaleya elle s'assoit sur un banc elle regarde les gens passer, elle imagine leur vie et se dit que même les plus vieux vivront plus longtemps qu'elle. Elle est sarcastique et elle en a marre de la vie. Kaleya elle pleure et elle rit en même temps, son coeur il saigne en silence et elle a juste envie d'hurler.
Ah et puis surtout, Kaleya croit aux étoiles. Elle pense qu'elles sont là, quelque part, à l'observer. Elle prie chaque jour pour un miracle. Qu'une étoile la guérisse de cette damnée maladie. Mais Kaleya espère, mais rien d'autre. Elle a juste ce vague espoir. C'est tout.
Et Kaleya elle est gentille, elle aide les enfants et les personnes âgées, ah Kaleya elle profite de la vie aussi. |
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et 
soient avec toi !)
