Comme une étoile polaire, comme une étoile solitaire.
Il tombe. Il tombe comme un roi déchu de son trône. Arraché des mains de son paternel. Arraché de cette étreinte si douce, si calme. Il l'entend susurrer, il l'entend le réclamer, et lui, lui se contente de tomber dans le silence le plus pat, dans un silence précédant cette attente. Cette lassitude. Comme mal assoupit, comme agonisant. Il ne cherchait pourtant qu'à dormir jusqu'à ce que l'éternité cesse, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus être.

Wyatt. Nommé d'un prénom lui écorchant la bouche, nommé d'un prénom comme l'on nommerait un simple animal domestique, réduit à simple humain, à un simple être vivant. Il ne peux plus que lever la tête et admirer ce lit auquel il a été arraché. Il ne peut que marcher d'un pas lent, d'un pas d'homme. Il sera aimé, choyé. Il oubliera.

Wyatt devenu simple humain, Wyatt n'éprouvant plus qu'une lointaine nostalgie envers ce ciel étoilé. Ce père appelé a laissé partir ses enfants, à les laisser mourir pour un simple être d'une laideur sans nom. Oui, ils ne les aiment pas. Il n'aime pas non plus, cette enveloppe charnelle qui ne cesse de grandir, de vieillir. De s'user comme pour signifier qu'un jour, il cessera d'être. Oubli à tout jamais pour n'avoir su protéger un être inconnu, un être dont le seul la voix résonne un lieu, comme un dieu lointain, comme une raison d'être qu'il rechigne à écouter, qu'il rejette avec cette haine qui habite son corps, son coeur et sa chair. Redevenu enfant, redevenu cet ange éblouissant, il ne peux que vivre une vie qu'il n'a jamais désirée, ni aimée. Wyatt ne trouve plus le sommeil, Wyatt s'entend rêver. Oui, comme l'étoile qu'il était alors, comme l'étoile qu'il est encore. Il ferme les yeux, il oublie. Les années passent sans que jamais il n'apprenne à retenir ces visages qui défilent devant lui, sans que jamais il ne sache réellement ce qu'il aspire à devenir, cette voix toujours présente, cette peau qu'il aimerait alors déjà sentir sous ses doigts, qu'il aimerait déjà effleurer, posséder. Quelques années de vie terrestre pour qu'il finisse par se lasser, pour qu'il finisse par accepter. Se demandant quand, ce corps finira par devenir celui de cet être qu'il était, quand enfin, il brillera de nouveau. Aucune légende, aucune histoire digne d'être travaillée, comme un songe murmuré, comme une rumeur portée par le vent.

Et Wyatt attend, comme sûr qu'il pourra un jour regagner ces bras tant aimé, ou au moins en trouver l'équivalent, sans se douter qu'il pourrait se rendre compte qu'il est le seul à rêver ici. Oh Wyatt ignorant même l'amour de ces personnes qui entrent dans sa vie, ignorant l'amour de ce qui aurait du être ses "parents", de ce qui aurait du le rattacher à cette terre. Il ne fait que tomber, s'éloigner peu à peu, toujours et encore. Attendant sans doute la bonne heure pour se réveiller, pour deviner enfin la nature de l'existence de ces dons, de sa race