D'abord il y a cette odeur de menthe. Intense, enivrante au possible, à l'entrée de l'immense villa. Un portail noir en fer forgé, plutôt neutre au final, qui s'ouvre sur un chemin bercé de plantes toutes différentes les unes des autres. Plusieurs verts miroitants, d'immenses feuilles d'arbustes capables de recueillir la pluie, d'autres délicates pétales de boutons d'or qui viennent caresser vos chaussures. Mais surtout ces petits carrés de menthe le long du mur en pierre grise qui cerne le bâtiment.

Qui sait à quoi ressemble l'intérieur de la Villa Drake ?
La première partie, celle accessible tout de suite a été entièrement rénovée. Grande bâtisse impersonnelle et froide, elle est moderne au possible. Il y règne un silence sombre. Personne n'ouvre les volets ~ à quoi cela servirait-il ? Tout y est pourtant rangé, parfaitement sobre, et entretenu avec soin. Les pierres blanches des murs ne semblent qu'attendre que quelqu'un vienne illuminer les pièces vides. Un immense hall d'entrée ~ dans les cent mètres carrés peut-être ? ~ est là pour accueillir deux, trois meubles, pas plus. Deux canapés, une table, quelques chaises...
Et puis des portes. Qui donnent sur une cuisine, un bureau... Et sur le pavillon de Lucian, où attendent sagement un lit deux places dans une chambre sans vie ainsi qu'une salle de bain.

La villa forme un U, et de l'autre côté du hall, un second pavillon ~ traditionnel cette fois ~ attends en silence qu'on l'habite. L'ambiance y est si différente que même le soleil entre régulièrement l'éclairer, par simple plaisir. Un bois aux reflets dorés et auburn vient soutenir plusieurs une salle d'eau et une seconde chambre, et surtout, surtout, on y trouve d'immenses espaces habillés de papier de riz comme simple frontière avec l'extérieur.

Car au centre de ces bâtiments prends place un immense jardin. Traditionnel, habillé d'érables, de cerisiers, et même d'un point d'eau où plusieurs carpes multicolores viennent étinceler à la lumière lorsqu'elles le souhaitent. Un parc, presque, entretenu par des jardiniers précautionneux et passionnés.

Tout ici est dans la démesure : un immense étalage d'espace habillé pourtant avec sobriété, sans dorures, qui n'attends rien d'autre qu'un peu de vie.