Plop:

En cette soirée d'Halloween, le ciel prend la forme d'un gigantesque tapis de ténèbres. Seule la lune perce le ciel de sa pâle lueur fantomatique. Elle aide à éclairer les rues en plus des charmants petits lampadaires postés le long des trottoirs. Ces derniers ouvrent la voie aux quelques passants se risquant à se promener dans le silence de la nuit noire.

Un petit groupe d'adolescents est posté sous un lampadaire, près d'un panneau où il est inscrit "Abri de bus". Ah. Ils l'attendent pour se rendre à la fête ? Déguisés comme ils sont, il ne devrait pas y avoir de doute...

Ils papotent gaiement, s'amusant à faire des grimaces destinées à effrayer... mais qui les font plus rire qu'autre chose. Ils se marrent bien, en fait. Puis le vent se lève. Une légère brise vient s'engouffrer dans les longs cheveux des demoiselles et sous la cape du jeune homme. Les adolescents frissonnent face au vent froid. L'une des jeunes filles se frotte les bras alors que le garçon rigole d'elles. L'une fait la moue en croisant les bras sur sa poitrine. A ce moment-là, le vent se décide à lâcher un mugissement sinistre, accompagnant alors des notes qui s'élèvent dans l'atmosphère. Ils se regardent tous les trois un moment, se demandant d'où provient cette mélodie, puis ils se retournent vers la source de la musique.

Une silhouette se découpe dans la lumière d'un autre lampadaire alors que la mélodie vient doucement caresser leurs tympans. L'autre jeune fille se fit la réflexion que cette musique était bien triste... Elle sursaute quand l'ombre disparaît de nouveau dans les ténèbres de la nuit et ce, en même temps que les notes. Silence. Seul les hurlements du vent se font encore entendre.

Le jeune garçon se mit à ricaner, se moquant ouvertement des deux jeunes filles pas rassurées. Mais s'ils croyaient avoir rêvé, ils se trompaient lourdement.
La lumière du lampadaire juste à côté d'eux s'éteint brusquement, arrachant un cri de surprise au petit groupe.  ... Rien. Plus de bruit. Plus de vent. La plus petite du groupe se dissimule derrière le garçon qui n'en mène pas large. Celle d'à côté tourne doucement la tête de chaque côté, attentive... Et la musique reprend. Traînante, lancinante, triste... Elle ne rassure personne. La lumière du lampadaire clignote soudainement, laissant entrevoir à chaque fois une personne tout en arrachant un sursaut à la fille aux longs cheveux bruns. Ils peuvent voir une silhouette dont les bras bougent lentement au rythme de la mélodie.

Puis le rayon de lumière parvient enfin à se stabiliser, révélant ainsi aux yeux des adolescents un garçon. Enfin... Peut-être. Il est calme et joue de son violon au bois terni par le temps. La petite blonde recule, effrayée alors que le garçon ose enfin ouvrir la bouche.

"Qui-Qui êtes-vous ?"

L'étrange garçon s'immobilise et redresse sa tête. Puis il ouvre les yeux. Deux grands yeux blancs, vides, qui fixent les trois jeunes gens. Deux grands yeux vitreux qui semblent enfoncés dans leur orbite tellement le noir autour des deux cavités oculaires est sombre et étendu. Son teint ? Oh, et bien... Il lui donne l'air d'un mort. Son teint cadavérique jure affreusement avec le noir du contour de ses yeux et le rouge de sa bouche. Une grande bouche sur laquelle est dessiné un sourire éternel, ceci grâce à deux entailles sur ses joues creuses. Un "sourire de l'ange", comme on appelle ça. Comme celui du Joker.

Le jeune adolescent tente de garder contenance mais recule en même temps que la brune alors que l'étranger lève une main dénuée de peau dans leur direction. Comme si elle avait être brûlée... Elle est tout simplement immonde. Et c'est avec cela que l'inconnu jouait ? Et l'autre bras n'est pas mieux. La peau pendouille lamentablement, se détachant par petits bouts. Tiens, d'ailleurs, un morceau vient de tomber par terre... Mon Dieu...

L'inconnu s'avance vers eux et le vent se lève à nouveau, venant faire remuer ses courts cheveux... blond ? Un blond sale, en tout cas. Ils sont ternes et grisés, comme s'ils avaient trop longtemps traînés dans la poussière. Les vêtements en lambeaux ne sont pas mieux non plus. Le pantalon et la chemise, autrefois blanche, sont dans le même état que les bras. Sauf que... L'endroit où le cœur de cet inconnu devrait se trouver se trouve être totalement vide. Il n'y a pas de tissu juste... un trou. Un trou béant. Comme s'il n'avait pas de coeur....

Un revenant. Une âme en peine. Voilà ce à quoi ressemble l'étranger.

S'en est trop pour les adolescents. La petite blonde a fui depuis longtemps et les deux autres la suivent dans sa course. Alors Yuuma s'arrête. Parce que oui, c'est bien lui.

... Venait-il de leur faire peur ? Apparemment, oui. C'était un peu gênant. Il avait juste voulu demander son chemin... Et comment était-il sensé se rendre à la fête maintenant, mh ?