Vous apercevez une silhouette solitaire légèrement repliée sur elle-même, au loin, assise sur un banc ou une barrière ? Il est possible qu'il s'agisse d'Aëla. Possible. Pas sûr.

Vous aurez beau vous rapprochez, à moins d'avoir déjà lié connaissance avec elle, rien dans son allure ne fait qu'elle se distingue vraiment dans la foule. Désolée, pour la gothique 100% pur black ou la rockeuse dans l'âme tatouée à la coupe de cheveux extravaguante, bref quelqu'un qui peut pas être confondu avec qui que ce soit d'autre, 'faudra chercher ailleurs. Ici, z'avez juste un visage fin, aux traits encore légèrement enfantins malgré les 17 bougies de la miss, puis tout le reste quoi, nez, oreilles, yeux … Ah oui d'ailleurs, une paire d'yeux -c'est toujours mieux que d'être borgne, paraît-il- aux iris bleu-gris qui vérifient tout à fait l'expression d'après laquelle les yeux « sont le miroir de l'âme », m'enfin passons. On peut éventuellement la repérer de loin à ses cheveux bruns lui tombant juste au dessus des épaules, dont une partie est neuf fois sur dix nouée en une couette sur le côté droit de sa tête et qui de fait à tendance à rebiquer vers le haut. Un épi mais en mieux, quoi. Et de loin, c'est peut-être vite dit … Suffit de la voir une fois levée : des formes très discrètes pour pas dire quasi-inexistantes, et un petit mètre 60 et des poussières. Une brindille pas bien grande, quoi. Ce qui ne veut pas dire qu'elle ne sait pas du tout se défendre, mais bon … BREEEF.

Hormis l'élastique orné de deux billes roses et les barrettes qu'elle met souvent pour ne pas avoir les cheveux dans les yeux façon 'j'suis une rebeeeelle *rejette les cheveux sur le côté d'un mouvement de tête* eh ouais', elle ne porte pas vraiment d'accessoires type collier/bracelet/aso, quant au style vestimentaire … Eh bien, disons simplement qu'elle a pris goût aux uniformes scolaires. Conclusion : elle est souvent en jupe/chemise, assez passe-partout en somme, mais sera toujours partante pour se déguiser, porter des kimonos/des costumes/d'autres tenues fantaisistes en certaines occasions -traduisez : dès qu'il y a un truc ressemblant de près ou de loin à un festival- ~.

Bon, soyons francs dès le départ. On peut parfois deviner le caractère d'une personne rien qu'au premier abord, et dans le cas d'Aëla, eh bien, les apparences … ne sont pas du tout trompeuses.

Aëla est discrète. Elle n'aime pas vraiment avoir à hausser le ton, ni être le centre de l'attention. Au contraire, elle préfère le calme à l'agitation qui peut régner dans de gros groupes. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle est asociale, loin de là. Elle ne supporte pas la solitude, et se montre volontiers amicale et ouverte à tous. Elle apprécie le fait de pouvoir partager un lien avec d'autres, et prêtera toujours une oreille attentive à qui en aurait besoin, même si c'est à propos d'un 'petit' problème. Pour elle, se rendre utile en aidant les gens est dans la logique des choses.

En ce sens, on peut dire qu'elle a la chance d'être assez sensible aux émotions des autres. L'empathie n'a rien d'extraordinaire, et pourtant, qu'es-ce que ça pourrait être utile à certains aussi doué dans les relations humaines que d'autres dans la cuisine. Mais passons. Paraîtrait-il aussi que, lorsqu'elle est joyeuse, sa bonne humeur est contagieuse, mais même si elle en avait pas conscience, elle serait trop gênée pour l'admettre.

Gênée … elle l'est très facilement. N'importe qui peut la mettre dans l'embarras en moins d'une minute en s'y prenant bien. Généralement, cela débouche sur une Aëla vexée. C'est qu'elle a quand même un côté susceptible, dans le fond. Bon, 'y faut pas s'en faire, elle ne s'énerve que trèèèès rarement. Mais … quand elle pète une durite, ça fuse -qui avait deviné ? /mur-. Petit conseil : assurez-vous qu'elle n'ait absolument rien à portée de main potentiellement capable de découvrir les joies du vol plané dans votre direction. Ou qui puisse faire office de batte de base-ball. Bref, rien de convertible en arme. Ou s'il le faut, éloignez-vous. De plusieurs mètres si possible, pour peu que sa patience ait décidé de poser des RTT le jour là et que l'adolescente se rappelle de vous poursuivre.

Mais ceci est un cas exceptionnel, pour ne pas dire de force majeure ! Vous avez autant de chances de subir le courroux d'Aëla que d'échouer à lui faire peur. Parce qu'un RIEN lui fait peur. Franchement. Vous pouvez même faire ressortir les vieilles araignées/vipères/bestioles pas avenantes en caoutchouc de vos armoires, ça ne loupera jamais. Même si vous lui dites à l'avance, elle lâchera un petit couinement pathétique du plus bel effet. Si vous voulez vous payez une bonne rigolade le soir d'Halloween, emmenez-la avec vous. Par contre, bon courage pour lui faire voir un film d'horreur. Elle tient à la vie, donc elle ne restera pas bêtement à attendre de faire une crise cardiaque de frayeur. La meilleure défense reste la fuite.

Son orientation ? Bah … c'est comme le courage. Elle en a pas : elle est capable de se paumer dans une ville qu'elle aurait traversé et retraversé et reretraversé jusque dans les moindres recoins. CECI EST UN FAIL VOLONTAIRE. Son orientation, c'est surpriiise -oupas- 8D

Sinon, elle aime tout ce qui est mignon, ce qui est sucré, les fêtes avec feux d'artifices en options, lézarder avec un bon livre en main et tout ce qui touche au domaine de l'art. Ce qu'elle n'aime pas ? Hm … Avoir peur et les prises de becs, certainement.

Bon, commençons par le commencement : ses parents. Ouaip, parce que sa mère étant fille unique d'une famille aisée et son père le petit dernier d'une tribu de 5 bambins vivant presque sans le sou, on peut se demander ce qu'ils ont foutu pour se retrouver ensemble. Bah accrochez-vous, parce que si on est pas au summum du cliché de comédie romantique, on s'en approche -hélas. Donc bref : l'homme qui allait être le père de Aëla a tout bonnement eu l'étourderie de foncer dans sa future mère au détour d'une rue de Londres. Eh oui, le monde est petit, le monde est bizarre, et Cupidon est un c*n, parce que les deux jeunes adultes tombèrent amoureux au bout de deux tentatives d'excuses gauches et ridicules échangées. Pourquoi tant de haine envers Cupidon ? Bah, réfléchissez deux secondes :

Mais qu'à cela ne tienne ! L'amour rend aveugle, et ralentit les capacités cognitives par la même occasion, aussi les deux tourtereaux plièrent bagages et allèrent s'installer ailleurs, de grands espoirs plein la tête et de l'argent obtenu plus ou moins avec permission dans les poches.

Une fois installés, ils purent profiter des joies de la vie conjuguale, blabla, eurent une petite fille qu'ils baptisèrent Aëla, blabla, et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ouais, j'me suis étalée sur la rencontre des parents, et j'compte faire une ellipse sur la prime jeunesse d'Aë', mais c'est moi qui écrit, donc j'fais ce que je veux tant que je suis pas complètement HS. De toute façon, la vie d'un bébé, c'pas intéressant, donc c'est pas une perte, nah.

Donc, replaçons le contexte : Aëla est à l'aube de ses 9 ans littéralement parlant. Son père, qu'a réussit à trouver du travail avec l'aide de sa femme, était absent, et sa mère avait l'intention d'aller chercher un cadeau pour sa progéniture. Avait l'intention, parce qu'apparemment, Cupidon n'était pas le seul à vouloir leur casser les pieds, Mme Malchance voulait mettre son grain de sel aussi. Comment ? D'une des manières les plus stupides qui puisse être. A savoir qu'elle se fit renverser par une voiture. C'est cynique, la vie, pas vrai ? Mais allez expliquez ça à une gosse

Une chose est sûre, par la suite, l'ambiance dans le domicile passa de 'débordement affectifs et de gentillesse' à … Quelque chose d'assez bizarre.  Comme un malaise sous-jacent. Qui dut finir par user les nerfs du patriarche, parce que ce dernier fini par plier bagages, et ni une ni deux, tout plaquer pour aller en France.

La France … ce qui est sûr, c'est que le changement fut radical. Il avait fallu s'adapter. Du haut des onze qu'elle avait alors, on peut pas dire qu'elle avait pu se forger un fort caractère. On contraire, sa timidité ne fit que  ressortir, mais ce furent les autres qui allèrent vers elle. Oh, juste une poignée de personnes restèrent sur la durée, à vrai dire, mais ça lui allait. Jusqu'à ce que son père lui annonce un nouveau déménagement au bout de 4 ans. Elle ne voulait pas avoir à de nouveau partir et devoir retrouver des marques, des repères, mais elle n'avait pas vraiment le choix. Elle suivit son père, parce qu'il était sa famille.

C'est un peu par hasard que les deux voyageurs arrivèrent à Hoshikami, ou plutôt qu'Aëla y demeura. En effet, ils avaient passé de plus en plus de temps sur la route, s'arrêtant le temps que le père s'acharne au travail dans des petits boulots pour gagner de l'argent et repartir, ne laissant pas le temps à la fille de s'habituer. C'est ce rythme effréné qui dut être la raison de la maladie, puis au bout de quelques semaines du décès du dernier parent proche de la demoiselle. Il fallait bien qu'elle fasse le deuil, mais la nouvelle orpheline savait qu'elle ne supporterait pas de fuir sans but. Pas de cette manière, en tout cas.

Alors elle choisit de rester à Hoshikami, de boucler de vrais études, et d'essayer de vivre, seule s'il le fallait, mais elle ne voulait ni tourner en rond ni stagner. Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'une bonne étoile allait enfin briller pour elle … peut-être.