Je le savais déjà..Tout ça...Vous vous sentez vraiment obligés de me le redire à chaque fois?
Il grinçait des dents, agitait la tête, voulait fuir. Mais il ne le pouvait pas. Ses jambes n'obéissaient pas à son ordre muet et son âme se contentait de crier son désespoir.
Quoi c'est ma punition... ? Mais...Pourquoi...Bon sang.
Il avait beau se le retourner dans tous les sens. Il n'y avait pas d'explications. Ce qui se passe n'a aucune logique. Absolument aucune. Pourtant...

Il le vit. Droit devant lui. Ce jeune garçon.
Afraid.
Lui aussi tremblait...Seul...Dans ce noir.
Cette vision lui fit encore plus mal. Il avait toujours détesté ceci. La solitude, le noir. Un vrai cauchemar. Il avait mal. Il avait peur. C'était naturel...Mais plus que tout ; La vision du garçon le pétrifiait.
Une seule lumière éclairait son visage.
Des larmes.
Ce fut la première constatation qui le fit écarquiller les yeux. Pourquoi pleurait-il ? Que se passe-t'il ? Il voulut aussitôt aller aider le jeune garçon. Mais toujours, cette force inconnue le retenait. Mais lâchez-moi...Just...I want to save him.
Inconsciemment, la rage le fit verser quelques larmes de frustration alors qu'il voyait la scène changer. Des gens, commençaient à entourer le petit garçon. Il était recroquevillé sur lui-même. Il le savait déjà...Son sort...Son destin...Son avenir. Il le savait tout.
Les gens ; C'était des enfants.
Ils semblaient avoir le même âge que le gamin. Nathan arrêta finalement de se débattre...Car lui aussi le savait. Il l'avait toujours su. Mais, il préférait oublier.
Il voulut baisser la tête mais son corps n'étant plus qu'un rebelle à ses ordres, ne l'accepta. Alors il regarda impuissant.
Des doigts.
L'enfant se faisait pointer.
Des rires.
On riait, de lui, de ses manières, de ses habitudes.
Des moqueries.
C'est vrai, on se moquait de lui. Affreusement. Atrocement. Horriblement et de la pire manière qu'il soit.
Des insultes.
Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? C'était des insultes de gamins pourtant...Pourtant...Tout au fond de son cœur...Ceci le blessa le plus au monde.
Des pleurs.
De l'impuissance,de la frustration, de l’incompétence, de la colère, de la tristesse...Tous ses sentiments s'étaient mélangés. Non pas seulement chez l'enfant...Mais...Nathan. Aussi.

La logique dirait même qu'il est normal. Nathan ou l'enfant. L'enfant ou Nathan. Au final.
Ce n'était que la même personne.
Tout s’éclaircissait. Cette douleur. C'était ses souvenirs.

Nathan ouvrit les yeux.
L'avion...Le...Japon?
C'était ça. Il se frotta les yeux, s'étira et bailla encore de sommeil. Ça va être énervant si ça finit comme ça chaque fois que je dors.
Il mit son coude sur le rebord du hublot et s'adossa sur la paume de sa main en regardant dehors.


/*P.V Nathan*/ (C'est pas beau d'être tout en italique.)
Moi qui pensais avoir tout oublié avec le temps...Ce n'était que des gamineries dans un sens. Les enfants ont besoin d'une victime. Et j'eus le malheur d'être cette victime. Est-ce réellement de ma faute de parler si peu dans un sens ? Ce n'est pas parce qu'on rit pas tous, qu'on ne saute pas partout ou qu'on ne fait pas les cons et les clowns...Ou même qu'on est adopté qu'on doit être maltraité.
« Vilain pas beau, on connaît pas tes parents, tu as été adopté, alors évidemment tu dois être maltraité. »
La logique.

Évidemment, à l'époque, les professeurs étaient trop des incompétents. Quand j'y pense...Personne n'a voulu me croire à ce moment là. Je m'imaginais juste des choses. Ils sont trop gentils. Ils ne peuvent pas. Je l'avais accepté. Je m'en foutais, du moment que ça n'allait pas plus loin. Du moment que je pouvais dormir, rêver et écrire pour fuir ses persécutions. Ça m'était égal. Réellement. Mais de là. Cela a continué pour des années.

A mon entrée au lycée, ça s'aggrava. Ce n'était plus de simples insultes mais ça allait à des coups. Je ne voulais pas impliquer mes parents. J'étais assez un fardeau comme ça, trop faible, trop impuissant. Alors, je me contentais d'encaisser. Quand ils me demandaient pourquoi telle ou telle marque, blessure, je répondais que je m'étais impliqué dans une bagarre...Et qu'évidemment, j'avais gagné. C'était con mais ça avait le mérite d'être efficace. Certes, un peu bizarre à la longue mais déjà assez. Ils me surprotégeaient. Enfin', ils me surprotègent encore. Et puis, je les aime bien mes parents. Même en sachant que ce ne sont pas mes parents biologiques. Dans un sens...Je vais pas vous sortir que j'ai super envie de connaître mes parents biologiques ou un truc du genre. Juste parce que forcément j'en ai pas.

Ça m'a légèrement surpris au début. Ou plutôt, que c'était un peu dur à expliquer.
Il y a un certain temps ; Ma dernière année de lycée pour être exact, qu'on s'en rendit compte.  Enfin. Je. Mais je n'exclus pas mes parents de la partie. C'était juste en lisant un livre, comme je le faisais chaque jour quand je ne dormais pas, que je fis un souhait. Je vous rassure ; Il n'y avait aucune étoile filante à l'horizon. Pourtant rien qu'en pensant que je voulais faire partie de ce livre que je fus d'un coup téléporté.

Ça ne servait à rien, c'était inutile. Mais j'étais comme une part de ce livre. Et...C'était assez pour me libérer. Je n'avais aucun amis. Pourtant, j'ai sympathisé avec ses personnages fictifs. Bien sûr, vous me direz, c'est un peu con de s'y habituer aussi vite sans se demander « plus loin ». Pourtant, ça me paraissait normal que je ne cherchai pas plus loin. Mais, je ne manquais pas d'en parler à mes parents. Je découvris avec le temps que je pouvais emmener des gens -en l’occurrence mes parents- dans les livres. Ça les avait tellement surpris à l'époque...J'en ris encore.

Vous en déduirez que c'est à ce moment que quelque chose bascula...Tel que les secrets de mon adoption. « Mon enfant, tu es tombé du ciel en un pouf. Tu es une..Étoile ! Un présent divin venu des cieux»
Idiot. Impossible. Mais bien réel. Je suis une étoile. Bon certes, ce n'est pas encore vérifié à 100%. Mais quelques années plus tard, on entendit parler de cette ville. « Hoshikami »
Rien que le nom est bizarre.
Ayant pris comme option de langue le Japonais au lycée, ce n'était pas un problème que de m'y installer là bas. Et puis dans un sens, ils avaient besoin de professeur d'anglais.

Ah oui, c'est un détail que j'ai un peu oublié mais je me suis en réalité, spécialisé en anglais. J'ai toujours eu un petit faible pour la littérature et mon pouvoir n'a fait que me motiver. Enfin ; Vous me direz. J'ai bien redoublé une année ; Paraît qu'un professeur qui s'endort pendant un cours test n'est pas très bien vu. Pourtant, c'est pas trop trop ma faute. Je ne le fais pas exprès. Je me suis juste habitué à avoir 18h de sommeil par jour. C'était plus facile de la sorte pour moi...Afin de fuir le monde réel.

Je ne suis qu'un incapable, après tout.