Halloween. Une journée comme les autres. Il déambule dans les rues un bon moment avant de se rendre à l'évidence : il est perdu. Ce qui, avouons le, est plutôt handicapant, sachant qu'il ne connait pas le coin. Ni les gens, d'ailleurs. Englouti par la foule, dépourvu de points de repères, il commence légèrement à paniquer. N'y a-t-il donc vraiment rien à quoi il pourrait se raccrocher ? Son inquiétude monte d'un cran alors que ses yeux bleus glissent désespérément sur les gens. Puis il la voit. Parmi toute ces têtes brunes, blondes, noires, une se démarque. Elle est d'un rouge profond, du genre à agresser vos mirettes et à capter complètement votre attention.

Yuuma ne se rend même pas compte qu'il le suit, totalement captivé. Il ne sait même pas ce qu'il se passe dans sa tête. Son esprit est brumeux, seule compte cette chevelure de feu qui le ronge de l'intérieur. Elle l'obsède. Il ne voit plus qu'elle.

Longtemps, il marche derrière le rouquin qui ne se doute de rien, certainement trop concentré sur autre chose. Puis il bifurque dans une ruelle et le blond s'arrête derrière un mur. Il hésite. Ne sait plus quoi faire. Son cerveau ne suit plus le mouvement. C'est pourquoi il risque un coup d'oeil dans la pénombre. Grave erreur. Certes, l'endroit est sombre mais pas assez pour dissimuler ce qu'il s'y passe. Dans la ruelle se terre l'objet de son obsession et une autre personne. Il ne sait pas vraiment ce qu'ils font mais les caresses et les soi-disant effleurements innocents ne lui échappent pas. Les prunelles bleus se durcissent et affichent le mécontentement de leur propriétaire. Sans prévenir, le garçon aux cheveux rouges tourne la tête vers la sortie de la ruelle où se trouve le blond, semblant vérifier si quelqu'un n'aurait pas la bonne idée de s'approcher... mais rien. Il se détourne, n'ayant rien vu. Au contraire de Yuuma. Il a pu apercevoir les yeux vairons, le visage fin et l'air un peu déconnecté de la réalité qui s'est emparé de ses traits. Et il le trouvé beau. Son obsession se fait plus forte, son attirance plus profonde encore et, maintenant, il le veut juste pour lui. Personne n'a le droit de le toucher, comme cet espèce d'inconnu qui se ne se gêne pas pour le tripoter. Quel personne gonflée. Et son cher et tendre qui se laisse faire... Pourquoi ne le rejette-il pas, au juste ? Pourquoi ne lui dit-il pas qu'il appartient déjà à quelqu'un d'autre ? Est-ce qu'il essaye de le tromper ? ... Non. Ce n'est pas acceptable et il va le lui faire comprendre. Alors qu'il s'engouffre dans l'obscurité, sa raison sombre définitivement.

Le brun s'éloigne au même rythme que Yuuma s'approche de sa proie lui faisant dos. Un sourire étire les lèvres de l'étoile alors qu'une barre de fer s'abat violemment sur le crâne de son amour. Ce dernier s'écroule au sol, inconscient, et le blond peut observer le sang teinter la chevelure déjà rouge. Il aurait pu trouver cela affolant... mais non. Étrangement, il se trouve être fasciné par la teinte que prennent ces cheveux. Un rouge sanglant, profond, dévorant, couleur de la passion qui consume lentement le petit blond. Il retourne le garçon sur le dos et s'assit à ses côtés. Il al'air si paisible... Son visage est encore plus beau lorsqu'il dort. Irrésistiblement, la main du Suédois vient doucement effleurer la joue pâle du garçon. Il la fait glisser le long de son visage, redessinant ses courbes et profitant du doux contact. Puis elle descend doucement jusqu'à atteindre le cou inconnu. Un cou fin et aussi blanc que le reste du corps.

Yuuma perd petit à petit pieds dans sa contemplation. Il commence à vouloir connaître un peu plus ce visage, à vouloir voir d'autres expressions le recouvrir... et à toujours le voir aussi serein. C'est pourquoi ses petites mains s'enroulent autour du cou et se resserrent autour la fine gorge. Bien évidemment, les paupières se soulèvent, révélant le regard douloureux de leur propriétaire qui commence à se débattre furieusement.

"Chuuuut...  Calmes-toi. Ne t'en fais pas, ce sera bientôt fini... Tu ne souffrira plus très longtemps. Dans peu de temps, tout ira bien... Fermes tes yeux, mon bel ange." murmure-t-il, un sourire malsain se peignant sur ses lèvres.

Apparemment, les paroles de l'étoile ne parviennent pas à convaincre le jeune homme qui tente toujours de se dégager. Soit. Yuuma serre plus fort, déterminé à atteindre son but alors que la douleur d'une lente agonie se dessine sur le visage du roux. Et lui sourit toujours autant. Doucement, les mouvements brusques ralentissent avant de se stopper complètement. Le suédois desserre sa prise et ses mains encadrent le visage du bel endormi. A nouveau, elles redessinent les contours du fin visage et s'attardent sur les prunelles figées à jamais. Ah, ce qu'elles peuvent être belles... Il aurait bien aimé les garder pour lui, elles aussi, mais il ne souhaite pas prendre le risque de déformer son bel endormi. Il caresse ses cheveux, ne se souciant guère du sang qui teinte sa peau, puis ferme les paupières. Il vient déposer un baiser sur la tempe froide, couvant de son regard fou et glacé celui qui ne se réveillera plus jamais.


Il est bien étrange que, par une aussi belle journée d'Halloween, le petit blond ait sombré dans une telle folie passionnelle, reléguant au placard sa sainteté d'esprit. Que ce jeune homme roux soit devenu la victime d'un amour dévorant.
La faute à qui ? A Halloween, quelle question.

*tousse*:

Il y avait cette lune, blanche, terriblement blanche et imposante qui éclairait cette nuit si populaire au près de tous. Pourquoi était-elle aussi populaire d'ailleurs ? Peut-être était-ce parce qu'elle était l'excuse, le mobile idéal pour venir réclamer des sucreries à tous les gens du quartier en étant vêtu d'un costume horrible, supposé effrayer. Tu ne savais pas,tu n'avais jamais compris cette fête,tu ne l'avais jamais fêtée à proprement parler parce qu'il ne voulait pas, en fait tu ne l'avais jamais voulu parce que les morts t'avaient hanté dès ton plus jeune âge. Parce que tu l'avais vu, elle, s'effondrer dans tes bras par la faute de cet homme alors que tu n'étais qu'un enfant.  Un gamin innocent, qui ne connaissait pas ce qu'était la mort. Il aurait mieux valut d'ailleurs que tu ne commences pas à entretenir des relations relativement proches, intimes avec elle,  que tu ne connaisses jamais quel goût ça avait de venir prendre la vie de quelqu'un, d'arracher de façon précoce le dernier souffle d'une personne.

Ce soir là, ce soir d'Halloween, il avait fallut que tu sois avec lui, avec cet homme, cet homme qui ne cesse de chercher qui se cache derrière le sanglant meurtrier que tu es. Et plus il cherche, plus il risque de s'approcher de ce but, de te démasquer. Il ne fallait pas, il ne devait pas, pas maintenant, ni même plus tard. Jamais, jamais ton nom ne devait se retrouver assimiler à celui du Boucher ou encore à celui d'un Commandant des Anti-étoiles. Et lui, il se rapprochait bien trop de la vérité, bien plus vite que les autres, tu devais l'arrêter, définitivement, ce soir-même tu devrais faire tes adieux à l'inspecteur Hotaka Shichirou. Tu tâtais la poche qui contenait ton petit poignard rétractable dont la longueur de la lame dépassait tout juste celle autorisée et puis, une parole dite d'un ton sérieux avait suffit à l'entrainer dans ta toile. Une simple ruelle sombre, déserte, personne autour d'eux, personne. Tu avais sorti une paire de gants blancs, les enfilant discrètement sur tes deux mains...

C'était le moment idéal.

Tu t'y étais bien engouffré avant de t'arrêter soudainement, une main enfouie dans ta poche où tu jouais avec ton petit poignard, le tournant et le retournant nerveusement, trépignant d'impatience. « Dis-moi, Hotaka...n'as-tu jamais pensé que celui que tu recherchais depuis des mois et des mois était en face de toi ? » Pas-même une seconde s'était écoulée avant que tu ne viennes présenter ta lame à son ventre, tu l'enfonçais, lentement, très lentement en regardant attentivement chaque émotion que dégageait le visage du brun en arborant un large sourire mauvais mais heureux, euphorique. Tu le forçat à reculer contre le mur en s'avançant vers lui, doucement tout en conservant le couteau planté dans son abdomen. Tu ricanais d'une manière effrayante en le laissant se coller au mur de pierre froides, retirant brusquement ta lame teintée de son sang. Tu la sentais, sa respiration, tu la sentait s'affoler, tu sentais la peur, la panique s'emparer de lui, chacun de ses souffle se voyait se faire de plus en plus court mais avec des intervalles courtes et irrégulières. Et quand à son cœur...il battait de manière anarchique, une simple main contre son cou avait suffit pour le sentir, aucune pression exercée, rien, tu pouvais sentir ses battements comme si il était au creux de ta main, comme si tu pouvais l'écraser sur le champ. Mais non, il était hors de question de le faire maintenant, il fallait attendre, encore un peu, il fallait attendre que sa peur soit à son apogée, que la douleur lui soit insupportable, juste encore un peu...Tu présenta la lame à son visage, faisant une petite entaille au niveau de sa pommette droite, faisant couler une petite coulée de sang le long de sa joue avant de pointer le bout de cette lame à un de ses deux yeux, sans pour autant le toucher, non, pas encore...Tu la voyais, sa pupille qui étais focalisée sur cet engin de mort, elle tremblait, et toi, tu tremblais aussi mais pas de peur, non, d'excitation, tu t'amusais. Devais-tu lui crever cet œil tout de suite ou bien attendre un peu ? Attendre qu'il ai finit de le mutiler pour qu'il ait la chance de mieux contempler la scène de ses deux yeux ? Non..non...il y aurait toujours l'autre œil pour ça, ça suffisait amplement. Tu enfonças la lame dans l'organe oculaire, écoutant attentivement le hurlement soudain qu'avait poussé ton "collègue". « Chut..chut...pas si fort...tu ne voudrais pas qu'on t'entendes hurler ainsi...n'est-ce pas, monsieur le policier sans peur ? » Plus il se débattait, plus il essayait de se libérer et plus tu serrais ton étreinte autour de son cou, plus tu lui faisais mal, plus tu sentais son pou s'accélérer, plus tu sentais l'excitation t'envahir.

Tu le fixais de tes  yeux dorés, tu le regardais, lui et sa peur qui s'était transformée progressivement en haine...C'était l'esprit, c'était ça l'esprit, il fallait te haïr, te mépriser au plus haut point avant que tu ne viennes porter le coup final. C'était ça, qui t'indiquait quand tu pouvais frapper définitivement, quand tu devais le faire. Tu le poignardas brutalement une nouvelle fois, puis une seconde fois, puis une troisième, sans lui laisser le temps de faire quoi que ce soit,sans t'arrêter le laissant encaisser, le laissant souffrir avant de le lâcher sur le froid sol et inconfortable en lui jetant un dernier regard de haut, faisant tinter pour la dernière fois tes anneaux dorés en face de lui, lui qui te regardait faiblement avec son regard vitreux...

C'était fini, c'était enfin fini, tu n'avais plus à le craindre, cette menace n'existait plus, définitivement plus...